PASS Inizià : une formation pour créer sa start-up
L’incubateur territorial INIZIÀ inaugurait ce mercredi 17 février 2021 la première session du programme PASS'Inizià destiné aux porteurs de projets innovants avant même que ceux-ci passent au stade supérieur de l’incubation. Une manière de poser les bons fondamentaux et de commencer à tisser son réseau.
On ne naît pas créateur de start-up. On le devient en apprenant, notamment, en quoi consiste le vrai monde de l’économie.
Installés au 6ème étage de l’hôtel Ibis à Ajaccio, Denis Santelli, fondateur de VRLook spécialisée dans le secteur de la réalité virtuelle, Florent Torracchi, un des porteurs du projet Care Connect dédié à la santé, Émilie De Peretti à l’initiative de 2P2F qui développe des produits d’entretien écoresponsables, Franck Zannoni motivé depuis Chloris par la fabrication de produits capillaires aussi naturels que nustrali, ainsi que Christian Comiti qui, à travers Prevn, convertirait bien en format numérique la santé et la sécurité au travail, se sont rendus à cette évidence.
Car tous ensemble, ils formaient la première promotion du PASS’Inizià mis en œuvre par Inizià – l’incubateur territorial dont le rôle consiste à faciliter la naissance d’entreprises innovantes. Le tout dans une temporalité spécifique et commune à tous. Pour entrer dans le dispositif, il faut être en phase de démarrage. La start-up imaginée n’en est alors qu’à ses prémices. « L’objectif de ce programme est de tester et de valider l’idée novatrice. Par conséquent, il s’adresse avant tout à des porteurs de projet candidats à l’entrée en incubation », résume Emmanuel Pierre, directeur d’Inizia.
Pour le lancement du PASS, on a revu ce cadre général à la marge et du même coup, « intégré des porteurs de projets qui venaient tout juste d’être sélectionnés en incubation et qui n’avaient pas bénéficié de cette entrée en matière », commente le responsable.
Communauté d'entrepreneurs
Dans la foulée, il place volontiers l’accent sur un système dynamique. L’expérience acquise au fil des sessions sera vecteur de réajustements pédagogiques. « L’idée est, le cas échéant, de recalibrer la démarche et bien entendu de la pérenniser », note-t-il. Le public resserré est l’option d’avenir forte aussi. Le seul cap à tenir, passée cette séquence inaugurale, sera celui « des candidats à l’incubation que l’on aide en amont, que l’on fait maturer jusqu’au moment où ils viennent présenter leur projet devant notre comité de sélection pour obtenir la validation d’un accompagnement par l’incubateur ».
Le parti pris se fonde sur le constat de terrain. « Nous nous sommes rendu compte que les initiatives qui nous étaient soumises étaient très hétérogènes. Certaines étaient déjà avancées, d’autres pas du tout. Dans ce cas, nous intervenions individuellement afin d’aider chacun à structurer sa présentation. Très vite, nous avons pris conscience que nous répétions les mêmes choses à des gens différents et nous avons décidé de mener un travail collectif », rappelle Emmanuel Pierre.
La méthode « globale » a, selon l’équipe d’Inizià, au moins deux vertus. Il y a « les redites que l’on évite » et le programme ambitieux que l’on bâtit. « Nous basculions dès lors dans un registre plus formel, plus cadré », insiste-t-il. Tandis que, dans le même élan, on rompt l’isolement pour ceux qui envisagent de se lancer. « Ces porteurs de projets font connaissance, commencent à tisser un réseau. Ce qui est très important. Un des enjeux étant pour nous de créer une communauté d’entrepreneurs innovant en Corse et cela commence à ce stade-là », assure-t-il. Ainsi se fédère une petite équipe.
Les motifs de discussions propices aux nouvelles proximités étaient divers et variés dans la salle de l’hôtel Ibis. Ils étaient posés par Jean-Marie Nazarenko, consultant senior en stratégie et accompagnement de l’innovation, dans le rôle de formateur.
Ils portaient tout à la fois sur la notion de marché à conquérir, sur les aspirations de la clientèle potentielle ou encore sur la concurrence à venir. Tout au long de cette journée, il était aussi question des avantages que pourrait procurer au plus grand nombre la solution envisagée par les porteurs de projets. « Il s’agit de bien positionner le projet, d’ouvrir de perspectives » tout en donnant à l’autre, c’est-à-dire à l’usager, au consommateur, toute la place qui lui revient. Il est primordial de réfléchir en fonction d’un tout et pas seulement de soi-même ou d’une seule donnée. « Bien souvent, les porteurs de projets sont surtout concentrés sur le volet technologie au détriment de la question business. Il y a de belles inventions qui restent à l’état d’invention faute de sens économique », analyse le directeur. Toutes ces notions seront retravaillées et approfondies les 4 et 5 mars. Des « outils complémentaires » seront aussi mis sur la table. Entre les deux temps forts du Pass Inizia, les participants « auront des devoirs à faire à la maison ».
En attendant de passer de la pré-incubation à l’incubation puis au final à la post-incubation et à l’accélération. La start-up innovante en trois temps.
► Un article de Véronique Emmanuelli (Corse Matin du 18 février 2021)
